Un couple de collectionneurs-chineurs, l’équivalent du chasseur-cueilleur dans l’écosystème de la brocante.
L’aventure a commencé il y a 35 ans. La flâneuse, mon épouse, travaillait dans le centre de Paris et aimait à ses moments perdus flâner à l’Hôtel-Drouot. Dans une salle étaient exposées des céramiques Art Nouveau – c’était la présentation d’une des premières ventes organisées par l’étude Pescheteau-Badin. Coup de foudre, coup de cœur ! Le dimanche suivant, elle entraînait le flâneur, c’est-à-dire moi, aux Puces de Vanves pour me montrer des pièces similaires. Re-coup de foudre, le mien, et nous sommes revenus avec nos premières pièces. Nous étions devenus collectionneurs.
Cette collection à quatre mains est née d’un double coup de foudre, et elle s’est construites « à coups de cœur ». Trente-cinq ans de chine avec chacun nos chouchous et une autre passion qui s’est développée au fur et à mesure de nos acquisitions, celle de la recherche. Trente-cinq ans de lectures, d’interviews de marchands, de brocanteurs, de potiers et enfin sur la toile.
Notre seul critère : le coup de cœur, et peu importe si nous avons encore des « non-identifiés » malgré toutes nos « recherches en paternité ». Ces pièces nous plaisaient et nous plaisent encore. Par ailleurs, outre le plaisir esthétique qu’elles nous procurent, il y a aussi le plaisir de la recherche, et bien sûr celui de l’identification réussie.
Seul inconvénient, et il est réel, d’une collection généraliste basée sur ce principe : ça prend de la place. Et nous avons eu la chance de vivre pendant près de 14 ans avec un chat très tolérant et très soigneux qui a respecté notre passion céramique et l’occupation de SA maison sans casse.
Il n’y a donc pas seulement des signatures célèbres ; il y en a, mais il y a aussi de nombreuses pièces d’artisans talentueux, mais méconnus, qui méritent qu’on ne les oublie pas. Dans des temps reculés, il y avait à Paris un Musée des Arts et Traditions Populaires qui pouvait leur rendre justice. Aujourd’hui, c’est dans les écomusées de nos provinces et sur internet que l’on peut les retrouver. Modestement, nous souhaitons contribuer à garder leur trace. Et pour ceux qui sont hyper connus, ce n’est pas parce qu’ils le sont que l’on ne doit pas partager l’admiration qu’on leur porte.
Bonne flânerie dans l’espace et le temps de la céramique.